Histoire de la Chapelle de Notre-Dame d'Etang.
Depuis environ 8 siècles, une petite statuette de la Vierge Marie, est vénérée sur la montagne qui prendra plus tard le nom de « Notre-Dame d’Etang ».
Cette statuette en pierre polychrome est très ancienne : les spécialistes parlent du XIIème siècle, voire même du IXème siècle.
Son origine est inconnue :
- Locale : pierre d’Asnières
- Espagnole : apportée d’Aragon au XIIIème siècle par Raymond, sixième abbé de St Bénigne
- Terre sainte : rapportée lors d’une croisade
Des écrits attestent que Philippe le Hardi, Duc de Bourgogne, y vint en pèlerinage en 1371, ainsi que le Duc Jean sans Peur en 1404.
Pendant la Guerre de Cent Ans (XIVème et XVème siècles), afin de la soustraire à la profanation, un fidèle enterre la statuette au sommet de la montagne puis meurt, emportant le secret dans sa tombe. Il faut savoir qu’entre 1400 et 1430, la population de Velars est passée de 240 à 80 habitants pour cause de peste ou d’exactions des « écorcheurs » et autres « grandes compagnies ».
Dans les dernières années de la Guerre de Cent Ans, le 2 juillet 1435, un bouvier qui gardait là son troupeau, découvre la statuette dans des conditions miraculeuses. C’est le début d’une grande dévotion à Notre-Dame d’Etang. (gravure XVIIIème découverte)
On construit, la petite chapelle du sommet de la montagne en 1436. Un ermite est installé à proximité de celle-ci.
Un siècle plus tard, pour alléger le trajet des pèlerins, on dépose la statuette miraculeuse dans la chapelle de l’ancien Hameau d’Etang au plateau Saint-Joseph. En 1633, un monastère de l’ordre des Minimes est construit au Plateau Saint-Joseph ; les Minimes seront les gardiens du sanctuaire jusqu’à la Révolution.
Les pèlerins sont nombreux, parmi eux : Saint François de Sales et Sainte Jeanne de Chantal, Louis XIV et sa mère Anne d’Autriche, Marie-Thérèse d’Autriche et Bossuet, Le Prince de Condé, gouverneur de la Bourgogne viendra souvent au monastère des Minimes et y laissera des drapeaux pris à l’ennemi au cours de batailles gagnées (Rocroy…).
En 1789, c’est la Révolution, le monastère des Minimes est nationalisé et détruit. La statuette miraculeuse est transportée dans l’église paroissiale de Velars.
La Chapelle
Au XIXème siècle, le pèlerinage renaît peu à peu. Après la guerre de 1870, la France humiliée est désespérée d’avoir perdu l’Alsace et la Lorraine : les pèlerins sont à nouveau très nombreux.
Devant cet afflux de pèlerins, l'abbé Javelle, curé de Velars décida de construire un bâtiment plus grandiose, surmonté d'une statue monumentale de la Vierge.
Compte tenu des difficultés techniques, en particulier d'accès au site, mais aussi pour des raisons financières, la construction dura 19 ans, de 1877 à 1896.
L’ancienne chapelle rectangulaire, orientée Est-Ouest, bâtie au XVème siècle et restaurée à plusieurs reprises, est ouverte à l’Est par un oculus cruciforme, à l’ouest sur la chapelle octogonale. A l’intérieur, adossé à la face orientale, se dresse un autel en pierre, de style néogothique dont le tabernacle est surmonté par une statue polychrome de la Vierge à l’enfant.
Une nouvelle chapelle octogonale est accolée à la petite chapelle du XVème siècle ; elle est surmontée d'une tour lanterne coiffée d'une coupole ; une puissante colonne centrale supporte une statue de la Vierge à l'Enfant en fonte, dorée à la feuille, haute de 8 mètres, et pesant près de 10 tonnes.
C'est l'une des plus imposantes statues de la Vierge en France.
Un autel circulaire, destiné à quatre célébrants, constitue la base de la colonne centrale. Les pèlerins restés sur l’esplanade, pouvaient voir les célébrants grâce aux trois portes en arc brisé de l’édifice.
L’autel est surmonté de quatre statues représentant Saint Bénigne, Saint François de Sales, Sainte Jeanne de Chantal et Saint Bernard.
Il est couronné d’un dais de pierre.
La chapelle est largement éclairée par les huit fenêtres de la tour lanterne.
A la base de celle-ci, une terrasse circulaire est accessible par un escalier dans la tourelle sud-est.
A l’Ouest de la chapelle, se dresse la Croix de Plombières, érigée par les paroissiens de Plombières au XIXème siècle, à l’endroit où avait été découverte la statuette miraculeuse d’Etang.
